L’Espagne accepte d’accueillir 26 000 chauffeurs marocains sans examen strict

Le gouvernement espagnol a donné son feu vert pour modifier la reconnaissance mutuelle des permis de conduire avec le Maroc. Cette décision supprime la nécessité d’un test théorique pour les professionnels marocains. Le gouvernement a également renvoyé la décision au Parlement pour approbation finale. Cette étape s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Espagne pour recruter 26 000 chauffeurs marocains pour pallier le manque de chauffeurs routiers.

Le Conseil des ministres espagnol a approuvé un amendement qui permet la reconnaissance mutuelle des permis de conduire entre les deux pays sans avoir besoin d’un examen théorique. Des mémorandums sont échangés modifiant l’accord bilatéral entre les deux pays exigeant la reconnaissance mutuelle et l’échange des permis de conduire nationaux. Le gouvernement a commencé à mettre en œuvre cet amendement temporairement depuis le 7 avril dernier.

En février 2019, la Direction générale de la circulation a proposé de modifier le point quatre de l’accord dans le but de faciliter les démarches pour les conducteurs marocains. L’accord initial prévoyait un examen théorique pour les conducteurs professionnels marocains souhaitant remplacer leur permis de conduire. Cet amendement a suscité une vive controverse en Espagne.

Bien que le Maroc soit le principal pays non européen qui exporte des chauffeurs professionnels vers les entreprises de transport espagnoles, cette décision a suscité la polémique. Des professionnels et certains partis d’opposition ont mené ce débat. Certains ont compris que le nouvel accord permettait aux Marocains de conduire des camions ou des bus en Espagne sans tests, ce qui a été démenti par la Direction générale espagnole de la circulation. La Direction a confirmé que le remplacement du permis de conduire pour les conducteurs marocains nécessite un examen pratique en Espagne.

Selon la nouvelle décision, il ne sera pas nécessaire de passer des examens théoriques et pratiques pour les conducteurs marocains souhaitant remplacer les permis de conduire des catégories C, C+E, D et D+E, à l’exception des examens de conduite sur la voie publique. Les lois actuelles en Espagne prévoient des tests de compétence supplémentaires pour les licences obtenues dans les pays de l’UE et de l’EEE uniquement, et non pour d’autres pays.

Détails et procédures

Le ministère espagnol des Affaires étrangères a publié le 28 mars 2024 un mémorandum concernant la modification de l’accord visant à reconnaître mutuellement les permis de conduire professionnels des conducteurs et à homologuer leurs permis marocains sans avoir besoin d’examens théoriques ou appliqués. Il s’agit notamment de faire correspondre les permis marocains avec les permis espagnols des catégories C, C+E, D et D+E en effectuant un essai sur route ouverte.

Avec cet amendement, le gouvernement espagnol entend combler la pénurie dans le secteur du transport routier. L’Espagne souffre d’une pénurie de chauffeurs qualifiés. Cette démarche répond aux demandes des entreprises locales en matière de transport de passagers et de marchandises. Après la visite de Pedro Sánchez au Maroc et sa rencontre avec le roi Mohammed VI, les deux gouvernements ont commencé à se coordonner pour faire venir des chauffeurs marocains en Espagne.

Le premier lot de 6 000 chauffeurs marocains devrait arriver dans les prochaines semaines. Le gouvernement espagnol estime la pénurie dans le secteur des transports à environ 26 000 chauffeurs, ce qui accroît progressivement la dépendance vis-à-vis des chauffeurs marocains. La nouvelle décision repose sur la suppression des examens théoriques précédents et le maintien de l’examen pratique, ce qui facilite le processus d’attraction des conducteurs pour les conditions de travail en Espagne.

Conclusion

Malgré les inquiétudes quant à l’impact de cette décision sur le marché du travail au Maroc, elle représente une étape positive. On s’attend à ce que les conditions de travail s’améliorent et que la compétitivité augmente dans le secteur des transports entre les deux pays.

plus opportunites